Le harcèlement moral ne faiblit pas pendant la crise sanitaire
Bien que presque 50 % des travailleurs belges télétravaillent, la crise du coronavirus n’est pas synonyme de baisse significative du nombre de conflits et de cas de harcèlement moral sur le lieu de travail.
Formes de harcèlement?
Par harcèlement, nous entendons des formes d’exclusion, la rétention délibérée d’informations, les rumeurs, les insultes et les blagues déplacées.
Pendant la crise, le harcèlement moral évolue
« Pendant cette pandémie, d’autres formes de harcèlement apparaissent également », explique Hilde De Man, experte des aspects psychosociaux (IDEWE). Certaines trouvent leur origine dans la pandémie, laquelle vient détériorer l’ambiance au sein des équipes. Le cadre du harcèlement moral change. Les ragots du temps de midi ont par exemple migré vers les groupes WhatsApp. Certaines personnes sont ciblées pour leurs valeurs ou leur opinion face aux mesures.
Il y a une incompréhension mutuelle entre ceux qui peuvent/veulent et ceux qui ne peuvent/veulent pas télétravailler. Certains sont évités ou dévisagés pour avoir été en quarantaine. Des cas de toux ou de crachats délibérés sont rapportés. D’autres signalent avoir du mal avec le comportement de surveillance de leur supérieur pendant le télétravail.
Pourquoi le harcèlement moral est-il parfois en hausse pendant la crise du coronavirus ?
Nous vivons une vie absolument anormale. Nous vivons dans l’incertitude, la pression liée au travail est forte et les rencontres physiques sont très limitées. Le dernier aspect cité implique que l’on n’interpelle plus si vite les collègues par rapport à leur comportement. Le fait de ne pas pouvoir s’expliquer de vive voix s’avère frustrant. « On perd le contrôle social, mais également le soutien. L’on ne voit ni ceux qui se montrent déplacés à notre égard ni ceux qui nous soutiennent. »
Une mauvaise situation financière de l’organisation peut également avoir une influence sur le harcèlement moral.
Dans certains cas, le rôle de « responsable à distance » se traduit en une surveillance accrue, laquelle ajoute une pression sur le travailleur.
« Étant donné que le télétravail va s’installer dans nos vies professionnelles, il est crucial que les supérieurs hiérarchiques travaillent aussi au bien-être et à l’état d’esprit de leurs travailleurs », avance Hilde De Man. Il est également très important d’établir des directives claires sur le télétravail et de montrer l’exemple en suivant les mesures liées au virus. Et bien sûr, chacun peut apporter sa contribution sur le lieu de travail tant physique que virtuel.
« Être attentif au bien-être de chacun reste le meilleur moyen de prévenir au mieux les conflits. »
Source: IDEWE
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