Covid-19 : l’impact du surpoids, des maladies chroniques et du mode de vie sur notre système immunitaire

 25/01/21

Nouvelles

 COVID-19

Les médias ont déjà relayé de nombreux messages selon lesquels les personnes atteintes du Covid-19 qui présentent des affections sous-jacentes s’exposent à un risque plus important de développer une forme sévère de la maladie. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Comment se fait-il que le surpoids a un impact négatif sur l’évolution du Covid-19 ? Et quels sont les facteurs liés à notre mode de vie qui influencent notre système immunitaire ?

Quelques éminents chercheurs néerlandais ont étudié les mécanismes potentiels de l’impact du surpoids, des maladies chroniques et du mode de vie sur notre système immunitaire. Nous reprenons leurs principales découvertes ci-après.

Les affections sous-jacentes accentuent le risque de développer une forme sévère du Covid-19

Les scientifiques du monde entier constatent que les personnes atteintes du Covid-19 qui souffrent d’autres affections chroniques (obésité, maladies cardiovasculaires et diabète de type 2, par ex.) s’exposent à un risque plus important de développer une forme sévère de la maladie. À cela s’ajoute un autre élément qui suscite l’inquiétude : outre la gravité de la forme de la maladie, les chiffres relatifs à la mortalité sont également plus élevés chez les patients qui souffrent d’affections sous-jacentes ou de surpoids.

Conséquences de l’obésité en cas de maladie infectieuse

Comment se fait-il que le surpoids a un impact négatif sur l’évolution du Covid-19 ? Tout cela est très complexe et demande en tout cas davantage de recherches afin de faire la lumière sur la question. Quelques facteurs qui pourraient l’expliquer :

  • Un système immunitaire perturbé par les infections : les chercheurs remarquent davantage de cellules immunitaires et de cytokines pro-inflammatoires dans le tissu adipeux, surtout dans la graisse abdominale. Il s’agit des cellules et agents qui indiquent une inflammation. Il n’est alors pas question d’une inflammation aiguë, comme pour une blessure, mais plutôt d’une inflammation chronique de bas grade. Elle dérègle le système immunitaire, ce qui implique une réaction moins rapide et moins qualitative du corps à ce qui lui est étranger, un virus, par exemple.
  • Un dérèglement dans le tissu adipeux : notre tissu adipeux est de plus en plus souvent considéré comme un organe pour sa fonction régulatrice dans la production des hormones et autres substances. Lorsque les cellules adipeuses grandissent et emmagasinent en graisse, et c’est le cas en ce qui concerne l’obésité, leur fonctionnement n’est plus optimal. Ainsi, il peut par exemple être question, dans le tissu adipeux, d’une sécrétion accrue de l’hormone leptine, de stress oxydatif ou d’une insuffisance en oxygène. Tous ces facteurs peuvent contribuer à l’inflammation chronique de bas grade.
  • Des troubles respiratoires : un stockage trop important de graisse à hauteur des poumons peut avoir des conséquences sur la respiration. Certaines personnes présentent des troubles respiratoires et souffrent d’une fonction pulmonaire réduite. En ce qui concerne le Covid-19, il est également question de troubles respiratoires. Lorsque stockage trop important de graisse et Covid-19 cohabitent, les conséquences peuvent se renforcer l’une l’autre, ce qui peut donner des pronostics plus défavorables.
  • Une coagulation accrue : les personnes qui souffrent d'obésité s’exposent à un risque plus important de thrombose ou d’infarctus. Un caillot de sang vient obstruer un vaisseau sanguin et engendre une thrombose ou un infarctus. Cela s’explique par la hausse des valeurs des facteurs de coagulation dans le sang, les inflammations et un mauvais fonctionnement d’un type donné de cellules (cellules endothéliales) dans la paroi des vaisseaux sanguins chez les personnes souffrant d’obésité.
  • Le virus s’invite plus facilement dans le corps : le Covid-19 se fixe au récepteur ACE2 (une protéine) pour intégrer le corps. Il s’agit normalement d’un récepteur important pour la régulation de la pression artérielle. En cas d’obésité ou de diabète de type 2, le tissu adipeux produit davantage de récepteurs ACE2 qu’à l’accoutumée. Cela laisse donc au virus davantage de points d’accroche pour s’inviter dans le corps.
  • D’autres affections : les personnes en surpoids sont souvent confrontées à d’autres maladies, comme des maladies cardiovasculaires ou le diabète de type 2. Certaines maladies liées à l’obésité peuvent venir perturber le système immunitaire et ainsi influencer l’évolution pathologique du Covid-19.

Quels facteurs liés à notre mode de vie influencent notre système immunitaire ?

Mener une vie saine s’avère renforcer le système immunitaire et influencer également positivement l’état de santé général, avec tous les avantages que cela présente. Comment s’orienter vers un mode de vie sain ?

  • Une perte de poids chez les personnes souffrant d’obésité : maigrir permet de renforcer leur système immunitaire. Les régimes basses calories extrêmes sont à exclure. Ils peuvent en effet avoir un impact négatif sur le système immunitaire. L’application de la fameuse pyramide alimentaire constituera déjà une bonne base de travail et il est possible de solliciter, en plus, les conseils d’un(e) diététicien(ne).
  • Outre les quantités, la qualité de votre alimentation joue un rôle crucial. Un régime alimentaire sain et durable, composé de suffisamment de légumes, de fruits (secs), de légumineuses, de poissons et de graisses saines, contribue au bon fonctionnement du système immunitaire. Évitez les aliments énergétiques ultratransformés à faible valeur nutritive. Ils influencent négativement votre système immunitaire.
  • Outre une alimentation saine et équilibrée, un système immunitaire qui fonctionne est synonyme d’activité physique suffisante. Et il n’est pas nécessairement question d’un programme d’entrainement intensif : une activité physique régulière, 30 minutes par jour, par exemple, constitue déjà un apport significatif dans votre quête d’un mode de vie sain. Cette approche convient parfaitement à un régime de travail classique : rien ne vous empêche de pratiquer le walking meeting, même s’il s’agit de réunions virtuelles.
  • Fumer n’inspire rien de bon à votre système immunitaire, tant de manière générale que pour vos poumons. Fumer implique davantage d’inflammations et moins de « volume de réserve », car les fonctions pulmonaires sont déjà diminuées. En outre, cela est également néfaste pour le cœur et les vaisseaux sanguins. Conséquence : les fumeurs pourraient présenter de plus sérieuses complications que les non-fumeurs en cas d’infection au Covid-19.
  • La (trop grande) consommation d’alcool est également à proscrire. La consommation d’une importante dose d’alcool peut immédiatement réprimer toute une série de réactions immunitaires. Les chercheurs font également le lien entre abus d’alcool et risque élevé de contraction de maladies infectieuses.
  • Dormir suffisamment s’avère également crucial pour offrir à votre corps le repos dont il a besoin. Rogner sur le sommeil peut avoir un impact négatif sur le système immunitaire. Pendant le sommeil, le corps produit des cytokines, lesquelles aident à combattre les virus. Sans oublier le renforcement de la mémoire immunitaire. Cette mémoire fait en sorte que le système immunitaire puisse réagir plus vite et plus adéquatement en cas de deuxième infection. Ceux d’entre nous qui, en moyenne, dorment moins de six heures par nuit seraient plus vulnérables aux infections virales.

Source: gezondleven.be

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