Quand la personne de confiance peut-elle rompre le secret professionnel ?

Présentation d’un cas

« J’ai dernièrement eu un premier entretien avec l’un de nos collaborateurs. Il m’a confié qu’il consommait régulièrement de l'alcool au travail. Il avait sollicité cet entretien avec moi, personne de confiance, car il avait remarqué que son responsable lui faisait régulièrement des remarques quant à ses occasionnelles arrivées tardives. Il a déclaré qu’il comprenait que cela puisse poser problème à terme, mais qu’il n’était actuellement pas en mesure de mettre un terme à cette consommation, car il a trop de problèmes dans sa vie privée.

J’ai considéré avec lui les différentes approches possibles. Je lui ai proposé de prendre contact avec son médecin traitant afin éventuellement de chercher une solution adéquate avec ce dernier. Je lui ai également conseillé d’en discuter avec son responsable pour voir avec lui comment cela est géré au travail. La personne en question devait de temps en temps conduire des collègues d’un côté à l’autre du grand chantier industriel. Je lui ai fait remarquer qu’il n’était pas possible de combiner alcool et conduite, ce que la personne a reconnu.

Pourtant, après l’entretien, j’avais l’impression que la personne n’aborderait pas d’elle-même la problématique avec son responsable, de peur d’être mutée ou de perdre son emploi. L’idée de savoir cette personne sous influence responsable de ses collègues à bord d’une voiture m’est restée les jours qui ont suivi. N’ai-je pas ici une responsabilité vis-à-vis de nos autres collègues ? Ne devrais-je pas tout de même signaler le problème si je m'aperçois que la personne n’aborde pas le sujet ? »

N’ai-je pas ici une responsabilité vis-à-vis de nos autres collègues ? Ne devrais-je pas tout de même signaler le problème si je m'aperçois que la personne n’aborde pas le sujet ? »

Que dit la législation ?

Les dispositions relatives au secret professionnel sont reprises dans la loi relative au bien-être des travailleurs lors de l'exécution de leur travail de 1996 (art. 32quinquiesdecies) et dans le Code pénal (art. 458). Il existe quelques exceptions.

Plus d’infos dans INNIwise.

Un ouvrage sur les personnes de confiance paraîtra au printemps 2021. Gardez un œil sur cet article de blog.

Ineke Van den Zegel - conseiller en prévention aspects psychosociaux