La pandémie de COVID-19 en tant que crise et la continuité des activités

 07/07/20

Nouvelles

 COVID-19

Les différentes phases de la crise sanitaire de la COVID-19

Qu’est-ce qu’une crise ?

La pandémie de COVID-19 est une crise sans précédent. Chaque crise, y compris la pandémie de COVID-19, est composée de quatre éléments :

  • L’évènement doit être inédit et il s’agit d’une situation extraordinaire ;
  • L’évènement est menaçant pour la viabilité de l’organisation ;
  • une réponse stratégique est exigée au bon moment durant la crise ;
  • Assurer la poursuite des activités à un niveau minimal prédéfini.

TS 17091 ‘Crisismanagement – Guidance for developing a strategic capability’ définit une crise comme : un ‘unprecedented or extraordinary event or situation that threatens an organization and requires a strategic, adaptive, and timely response in order to preserve its viability and integrity’ (TS 17091:2018).

Déroulement de la crise ayant un impact sur la continuité des activités : réduction soudaine des activités

Les activités peuvent être compromises par une multitude de facteurs. Bon nombre de ces facteurs sont difficiles à prévoir. L’examen de l’impact du trouble permet à l’organisation d’identifier les activités nécessaires à la continuité des activités. Les deux illustrations ci-dessous nous expliquent le déroulement d’une crise. La première illustration se rapporte à un événement soudain. La deuxième concerne un trouble augmentant lentement.

L’illustration ci-dessous illustre le cours temporel de la crise sur l’axe horizontal. L’axe vertical indique la capacité d’exécution. En haut, la capacité « normale » des activités. Après un incident, la capacité d’exécution diminue fortement (ligne verticale). En prenant des mesures d’atténuation, le déclin des activités opérationnelles peut être limité à une capacité minimale prédéfinie. Sans ces mesures d’atténuation liées à la continuité des activités, la capacité d’exécution des activités baisse sous la capacité minimale prédéfinie, ce qu’il faut éviter à tout prix. Après la phase d’émergence de la crise, il faut un certain temps avant de pouvoir reprendre. Après la reprise des activités, après un certain temps on atteint la capacité d’exécution normale. Il faut faire en sorte que le temps entre la reprise à un niveau de capacité plus bas et l’atteinte de la capacité d’exécution normale soit aussi court que possible.

Les mesures relatives à la continuité des activités visent donc un double objectif :

  • Éviter de passer en dessous de la capacité d’exécution prédéfinie ;
  • Une reprise rapide des activités normales.

Déroulement de la crise ayant un impact sur la continuité des activités : quatre phases

Les phases de l’illustration sont donc les suivantes :

  • Phase 1ère : la capacité d’exécution normale. Cette phase permet de prendre des mesures préventives proactives pour prévenir les causes d’un événement indésirable. En évitant le risque en amont, il n’y a pas de manifestation de crise. Habituellement, la première phase vise à réduire la probabilité de l’événement indésirable et à limiter les conséquences négatives dans le cas où celui-ci se produirait. Les normes du système de gestion exigent que des mesures soient prises en fonction des risques et des opportunités. Ces actions peuvent faire l’objet d’un suivi dans un plan d’action. L’efficacité des mesures prises pour répondre aux risques et aux opportunités fait l’objet de discussion en direction.
  • Phase 2 : après une situation de crise, la capacité d’exécution normale régresse soudainement à un niveau beaucoup plus bas. Des mesures d’atténuation font en sorte que l’on ne baisse pas sous un seuil minimal. On maintient cette faible capacité pendant un certain temps. On intervient en prenant des mesures répressives ou de réponse : l’utilisation d’extincteurs, les premiers secours ou la mise en place d’une gestion de crise. La réponse ou la répression est la véritable intervention lors d’une catastrophe, qui implique non seulement l’extinction, mais inclut également par exemple : l’évacuation des riverains, l’évacuation et le traitement des blessés, le détournement de la circulation et, surtout, la coordination et la communication entre les différents services de secours et la personne officiellement en charge de la gestion de crise (par exemple, le bourgmestre).
  • Phase 3 : les activités de reprise ayant pour objectif de revenir à la situation normale avant l’événement indésirable, comme l’assistance aux victimes, la gestion des demandes d’indemnisation, etc. Il est possible de prendre des mesures postopératoires : faire une sauvegarde et identifier une adresse de secours.
  • Phase 4 : retour vers une capacité d’exécution normale.

Déroulement de la crise ayant un impact sur la continuité des activités : réduction progressive des activités

Si l’illustration ci-dessus fait référence à un événement soudain, l’illustration ci-dessous fait référence à une réduction progressive des activités. En principe, tel est le cas pour la pandémie de COVID-19. En provenance de la Chine, elle nous vient d’Italie pour se manifester quelques semaines plus tard en Belgique. En soi, la pandémie de COVID-19 semble se refléter dans la deuxième illustration ci-dessous. Mais selon moi la première illustration est particulièrement importante en vue de prise de mesures préventives nécessaires (ressources, chaîne d’approvisionnement, parties prenantes, etc.). À un moment donné de la pandémie de COVID-19, le gouvernement a décidé de passer au confinement. Voilà l’événement soudain. La plupart des crises ont donc un caractère assez soudain, selon l’illustration ci-dessus.

Conclusion

Une crise est difficile à prévoir. Il est néanmoins possible de prédire son déroulement. Une crise est composée de quatre phases. Il faut faire la distinction entre une réduction soudaine des activités et une réduction progressive des activités. La pandémie de COVID-19 peut théoriquement être considérée comme une réduction progressive de la continuité des activités. En pratique, il s’agissait d’une réduction soudaine. En prenant des mesures d’atténuation, il est possible de garantir une capacité d’exécution minimale après la pandémie de COVID-19. Espérons que la phase 3 sera courte et que nous reviendrons bientôt à la phase 4 et une capacité d’exécution normale.

Jan Dillen

La pandémie de COVID-19 en tant que crise et la continuité des activités

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